14 Mai 2024
La métaphysique chez Avicenne ne se borne pas à l’étude approfondie de l’existant, elle remet également à chaque science inférieure son objet et détermine ses principes. L’existant, comme l’un et la chose, est une intention (ma’ na) qui se tient dans l’esprit sans aucun intermédiaire. Cet existant embrasse toutes choses et s’applique, par analogie, aux êtres qui sont au-dessous et au-dessus de lui, tout en étant différent d’eux. De plus, il ne peut être atteint ni par les sens, ni par l’imagination, ni par l’estimative, mais seulement par l’intelligence. Même si, par impossible, l’expérience sensible manquait, l’intelligence humaine pourrait encore le saisir. Cette saisie ne peut pas s’arrêter au niveau des modalités de l’un et des divisions de l’existant, mais elle conduit à se demander s’il n’existe pas une réalité absolue en dehors de cette multiplicité. C’est dans cette direction qu’Avicenne aurait pu développer sa métaphysique de l’existant en tant que tel, en vue de la démonstration de la Nécessaire Existence.