3 Juin 2015
Reconstitution de la carte du géographe Muhammad al-Idrisi, intitulée Tabula Rogeriana, dessinée pour Roger II de Sicile en 1154. Le texte en arabe a été retranscrit en alphabet latin par le cartographe allemand Konrad Miller.
Le Nuzhat al-mushtāq fi'khtirāq al-āfāq (arabe : نزهة المشتاق في اختراق الآفاق Écouter, lit). « le livre des voyages agréables dans des pays lointains »), le plus souvent connu sous le nom Tabula Rogeriana (lit. « Le Livre de Roger » en français), est une description du monde et une carte du monde créées par le géographe arabo-andalou1 : Muhammad al-Idrisi, en 1154. Al-Idrisi a travaillé sur les commentaires et les illustrations de la carte pendant quinze ans à la cour du roi normand Roger II de Sicile, qui a commandé l'ouvrage autour de 11382,3. Elle est restée la carte du monde la plus précise pendant les trois siècles qui ont suivi3,4.
Le livre, écrit en arabe, est divisé en sept zones climatiques (en accord avec le système établi par Ptolémée), dont chacune est sous-divisée en dix sections, et contient des cartes montrant le continent eurasien dans son ensemble, mais seulement la partie nord et la côte est du continent africain. La carte du monde est orientée au sud (avec le nord vers le bas). Le texte reprend les descriptions exhaustives des conditions physiques, culturelles, politiques et socio-économiques de chaque région et chacune des 70 sections a sa carte correspondante3,5.
Une copie numérisée est consultable sur Gallica6.
La carte de Bretagne produite par Al-Idrissi dans la Tabula Rogeriana mentionne treize villes7, notamment Leones (qui serait, selon Bernard Tanguy, Douarnenez)8, ainsi que « San Matha »9; Saint-Malo, Dinan, Dol, Vannes, ou encore Retz10. « La péninsule armoricaine est exagérée mais apparaissent le Cotentin et la Normandie qui font face à l’Angleterre », sur la carte du monde générale11. La carte générale est orientée vers le sud12, mais la péninsule armoricaine est en réalité orientée vers l'est.
Pour produire l'œuvre, Al-Idrisi a interrogé individuellement et en groupes des voyageurs expérimentés sur leurs connaissances du monde et compilé « seulement la partie ... sur laquelle il y avait accord complet et semblait crédible, sauf ce qui était contradictoire »2. Roger II avait sa carte gravée sur un disque d'argent pesant environ 300 livres2, d'environ 3,5 par 1,5 mètres ; néanmoins, cette carte fut détruite en 116013. Ce travail a montré, selon les mots d'Al-Idrisi, « les sept régions climatiques, avec leurs pays respectifs et les districts, les côtes et les terres, les golfes et les mers, les cours d'eau et embouchures »2.
« Al-Idrîsî tire surtout profit des voyageurs ou commerçants de passage à Palerme, des documents de la chancellerie de Roger II »11 : il interroge donc à la fois des contemporains tout en consultant des sources livresques, comme l'attestent des toponymes antiques. Par exemple, la description de la France est fournie par des informateurs normands, tandis que des informateurs hongrodis renseignent sur la Pologne11. Le roi Roger II aurait également envoyé des informateurs dans plusieurs pays d'Europe (Normandie, France, Allemagne, Provence…) pour recueillir des informations11.
source : wikiipedia